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POPULAIRE de Régis Roinsard : un bijou jubilatoire.

L'action se passe en 1958 : le rock est déjà bien installé en France, mais le cha-cha-cha résiste bien. Le cinéma de cette époque est un cinéma qui, comme le dirait Gabin, est basé sur une bonne histoire, rien qu'une bonne histoire, et seulement une bonne histoire. En 1958, on aime les mélos de Douglas Sirk, les bluettes avec Romy Schneider, et les grandes stars françaises triomphent dans des films populaires, comme Francoise Arnoul dans "La chatte" ou Brigitte Bardot dans " En cas de malheur".

Mais, comme cela est souligné dans le film,  c'est Marilyn et Audrey qui font rêver les jeunes-filles.

A partir de là, Régis Roinsard, dont c'est le premier film, imagine une histoire " à l'americaine", mais totalement ancrée dans la réalité française.

Dès le générique, le ton est donné : on pense aux comédies avec Doris Day ou Cary Grant. On se dit que peut-être le réalisateur a mis la barre un peu trop haut, car les français n'ont jamais su filmer des romances à l'américaine. Il n'en est rien. Le film est une réussite totale, précisément construit comme les comédies hollywoodiennes de ces années là puisqu'il s'agit d'un chassé-croisé amoureux qui aurait pu être banal s'il n'avait eu pour support un sujet aussi peu évident en apparence, mais tellement plus original qu'il n'y paraît en réalité : un concours de dactylographie.

Pas de gros éclats de rires, juste des rires, de nombreux sourires et quelques pointes d'émotion. Il suffit de se souvenir des films de Billy Wilder, George Cukor ou Ernst Lubitsch pour avoir un aperçu de ce qu'est " Populaire ". Et ces trois metteurs en scene n'auraient pas mieux fait que Régis Roinsard.

L'interprétation est au niveau de la mise en scène. Romain Duris en félin élégant et coincé, face à une Déborah Francois en gourde pas si gourde que ça,  sont les interprète rêvés de cette histoire où ils jouent au chat et à la souris. Les seconds rôles suivent le mouvement : sans surprise, Berénice Béjo est parfaite comme d'habitude, et Eddy Mitchell dans un rôle très court, est hilarant.

A voir donc absolument car il y a longtemps que le cinéma français ne nous avait pas offert un tel bijou.

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