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  • ARLETTY UNE PASSION COUPABLE

    Diffusion hier d'un téléfilm consacré à la "période occupée" d'Arletty.

    La production a déployé des moyens considérables et les décors sont donc, par la force des choses, réussis.

    Les trois acteurs principaux, Laetitia Casta, Marie-José Croze et Ken Durken sont impeccables et parfaitement crédibles.

    En revanche, le scénario et la réalisation sont plus que discutables.

    Le scénario fait d'Arletty une femme complètement écervelée sans conscience des réalités de la guerre. Tous les témoins de son histoire (ne parlons pas des biographes d'occasion) affirment au contraire que durant toute cette période, elle était assaillie par le doute et vivait dans une angoisse permanente, mais refusait de résister à une passion qui ne regardait qu'elle. On la voit abriter une petite juive, d'une manière épisodique, presque accidentelle, alors qu'Arletty n'a jamais cessé de se préoccuper du sort de ses concitoyens, et cela d'une manière permanente. A l'inverse de ce qu'on voit dans le film, Arletty était une femme responsable et consciente de son époque.

    Sorties de leur contexte ,et re-situées dans le film comme des copié-collés destinés à faire mouche,  les fameuses phrases " je ne suis pas très résistante" et " mon cul est international" n'ont ici aucun sens et tombent plat. Ce raccourci scénaristique n'est que du bidouillage.

    Sacha Guitry, pour d'obscures raisons nous est montré comme un personnage ridicule et incapable de s'exprimer. Comprenne qui pourra.

    La période d'épuration est complètement éludée. On ne comprend pas bien pourquoi Arletty échappe à la peine de mort. (en réalité, ce sont de nombreux témoins qui se sont succédés à la barre pour prouver qu'elle était bien plus citoyenne que "collabo" qui ont convaincu le jury). Il aurait été interessant de montrer ce qu'était l"indignité nationale" vue par les épurateurs.

    Les scénaristes étant visiblement allergiques à l'Histoire, se sont cantonnés à un roman photos qui frôle "Intimité Confidences", et qui est sauvé de justesse par son formidable trio d'acteurs. Et ce n'est certainement pas la réalisation plan-plan qui arrange les choses.