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LES DERNIERS JOURS DE POMPIDOU : PIERRE AKNINE versus MARIE FRANCE GARAUD

Très belle réussite de Pierre Aknine qui a réalisé un film sur les derniers jours du président Pompidou.

La télévision nous offre rarement des oeuvres aussi denses, et Pierre Aknine est en passe de rejoindre les grands téléastes tels que Marcel Bluwal.

Réalisation irréprochable, sobre, sans effets grandiloquents avec une caméra et un éclairage toujours très exacts. L'interprétation suit : Jean Francois Balmer est criant de vérité, dès les premiers instants on oublie Balmer et on "voit" Pompidou. Evelyne Buyle, excellente comme d'habitude,  réussit se glisser sans difficulté dans la peau de Madame Pompidou. Mention spéciale à Manuel Blanc qui donne beaucoup de force à un personnage scénaristiquement un peu pâle , et qui, grâce à l'acteur, devient un personnage essentiel. Samuel Labarthe est également très crédible en Chirac, ce qui n'était pas évident, tellement Jacques Chirac est encore présent dans notre vie et nos mémoires. Le reste de l'interprétation suit, on ne peut que se réjouir du casting.

L'histoire en elle même, est par moment un peu compliquée à suivre, car si les détails concernant la politique et ses magouilles sont abondants, ils demeurent extrêmement techniques. Reste l'aspect humain du film, et c'est cela l'essentiel. On nous montre un président dans la souffrance, ravagé, mais digne. On met l'éclairage sur des gens qui s'aiment au sein d'une famille meurtrie, fut elle présidentielle. Qu'on soit d'accord ou non avec la politique de Pompidou, qu'on soit de droite ou de gauche, on ne peut qu'être sensibilisé et emu par ce portrait qui nous rend les Pompidou sympathiques. Pierre Aknine a fonctionné en artiste : il a laissé parler le coeur, et tant pis pour la raison, même si le film colle de très près à la réalité historique.

Ce grand moment de télévision a été gâché, dans le débat qui a suivi le film,  par l'intervention prétentieuse et intempestive de Madame Marie France Garaud, qui très vite s'est positionnée en           " madame je sais tout ". Elle a reproché au réalisateur de ne pas nous montrer le Pompidou "toujours digne " qu'elle a connu, alors qu'Aknine a précisémment fait l'inverse. C'est sa résistance et son rejet de la souffrance qui , dans le film , donne toute sa dignité à Pompidou, et c'est tout l'intérêt d'une oeuvre d'art que de transgresser la réalité pour mieux la restituer.

Mme Garaud a affirmé, sous prétexte qu'elle n'a pas assisté à cela " en vrai ", que le film est une fantaisie qui salit l'image des Pompidou. Quelle erreur ! Il est temps qu'elle apprenne à "lire" un film, car sur un plan cinématographique elle est totalement analphabète, et on se demande ce qu'elle est venue faire dans ce débat. Sa contribution ne nous a strictement rien appris sur les Pompidou, et ses fréquents " j'étais là , je sais de quoi je parle ! " tombaient lamentablement à plat, car, fort heureusement pour les Pompidou, elle ne devait pas être là en permanence , et je suppose qu'ils vivaient aussi leur vie hors de sa présence. Ce sont ces moments sans elle que Pierre Aknine nous montre avec une extrême pudeur, ce dont on ne peut que le remercier.

C'est probablement cela qu'elle a du mal à admettre. Tant pis. Madame Garaud, sachez que les poilus qui ont fait la guerre de 14 et qui " étaient là tout le temps ", n'ont pas toujours compris ce qui se passait. En revanche, les historiens qui ont analysé cette guerre par la suite ont peu à peu mis à jour la vérité de cette guerre. Et c'est grâce à eux , et non grâce aux poilus que nous savons aujourd'hui ce qui s'est réellement passé.

De cette soirée télévisée, j'ai de vous le souvenir d'une " poilue " agressive et amère. Et de Pierre Aknine le souvenir d'un grand artiste.

 

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