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Loisirs - Page 2

  • LES DERNIERS JOURS DE POMPIDOU : PIERRE AKNINE versus MARIE FRANCE GARAUD

    Très belle réussite de Pierre Aknine qui a réalisé un film sur les derniers jours du président Pompidou.

    La télévision nous offre rarement des oeuvres aussi denses, et Pierre Aknine est en passe de rejoindre les grands téléastes tels que Marcel Bluwal.

    Réalisation irréprochable, sobre, sans effets grandiloquents avec une caméra et un éclairage toujours très exacts. L'interprétation suit : Jean Francois Balmer est criant de vérité, dès les premiers instants on oublie Balmer et on "voit" Pompidou. Evelyne Buyle, excellente comme d'habitude,  réussit se glisser sans difficulté dans la peau de Madame Pompidou. Mention spéciale à Manuel Blanc qui donne beaucoup de force à un personnage scénaristiquement un peu pâle , et qui, grâce à l'acteur, devient un personnage essentiel. Samuel Labarthe est également très crédible en Chirac, ce qui n'était pas évident, tellement Jacques Chirac est encore présent dans notre vie et nos mémoires. Le reste de l'interprétation suit, on ne peut que se réjouir du casting.

    L'histoire en elle même, est par moment un peu compliquée à suivre, car si les détails concernant la politique et ses magouilles sont abondants, ils demeurent extrêmement techniques. Reste l'aspect humain du film, et c'est cela l'essentiel. On nous montre un président dans la souffrance, ravagé, mais digne. On met l'éclairage sur des gens qui s'aiment au sein d'une famille meurtrie, fut elle présidentielle. Qu'on soit d'accord ou non avec la politique de Pompidou, qu'on soit de droite ou de gauche, on ne peut qu'être sensibilisé et emu par ce portrait qui nous rend les Pompidou sympathiques. Pierre Aknine a fonctionné en artiste : il a laissé parler le coeur, et tant pis pour la raison, même si le film colle de très près à la réalité historique.

    Ce grand moment de télévision a été gâché, dans le débat qui a suivi le film,  par l'intervention prétentieuse et intempestive de Madame Marie France Garaud, qui très vite s'est positionnée en           " madame je sais tout ". Elle a reproché au réalisateur de ne pas nous montrer le Pompidou "toujours digne " qu'elle a connu, alors qu'Aknine a précisémment fait l'inverse. C'est sa résistance et son rejet de la souffrance qui , dans le film , donne toute sa dignité à Pompidou, et c'est tout l'intérêt d'une oeuvre d'art que de transgresser la réalité pour mieux la restituer.

    Mme Garaud a affirmé, sous prétexte qu'elle n'a pas assisté à cela " en vrai ", que le film est une fantaisie qui salit l'image des Pompidou. Quelle erreur ! Il est temps qu'elle apprenne à "lire" un film, car sur un plan cinématographique elle est totalement analphabète, et on se demande ce qu'elle est venue faire dans ce débat. Sa contribution ne nous a strictement rien appris sur les Pompidou, et ses fréquents " j'étais là , je sais de quoi je parle ! " tombaient lamentablement à plat, car, fort heureusement pour les Pompidou, elle ne devait pas être là en permanence , et je suppose qu'ils vivaient aussi leur vie hors de sa présence. Ce sont ces moments sans elle que Pierre Aknine nous montre avec une extrême pudeur, ce dont on ne peut que le remercier.

    C'est probablement cela qu'elle a du mal à admettre. Tant pis. Madame Garaud, sachez que les poilus qui ont fait la guerre de 14 et qui " étaient là tout le temps ", n'ont pas toujours compris ce qui se passait. En revanche, les historiens qui ont analysé cette guerre par la suite ont peu à peu mis à jour la vérité de cette guerre. Et c'est grâce à eux , et non grâce aux poilus que nous savons aujourd'hui ce qui s'est réellement passé.

    De cette soirée télévisée, j'ai de vous le souvenir d'une " poilue " agressive et amère. Et de Pierre Aknine le souvenir d'un grand artiste.

     

  • GUY ET NICOLAS BEDOS CHEZ FRANZ OLIVIER GISBERT

    Réjouissant spectacle hier soir , que cette "confrontation" entre Bedos père et fils lors de l'émission de Franz Olivier Gisbert, " La semaine critique " sur France 2.

    Réjouissant, d'abord parceque l'emission en elle-même est bonne. De semaine en semaine, nous avons droit à des délibérations débridées et indisciplinées sur des sujets divers, avec ( presque ) toujours des invités intelligents.

    Ensuite parceque les chroniqueurs sont incisifs mais sympathiques, sous la houlette de Gisbert qui donne le ton. Rien à voir avec le duo faussement contradictoire, mais en réalité parfaitement complice de Naulleau-Zemmour chez Ruquier. Ici les chroniqueurs sont des picadors, à l'inverse des deux autres qui sont des matadors pratiquant des mises à mort sanglantes , injustes,  et qui mettent mal à l'aise.

    A la " semaine critique ", on rit beaucoup, on s'entrechoque dans la bonne humeur, et même lorsqu'une sommité comme Umberto Eco aborde des sujets sérieux, on l'entraîne sur le terrain de la drôlerie.

    Parmi les invités d'hier, Guy Bedos attendait ( probablement avec anxiété ) l'arrivée de son fils. Rien de plus énervant qu'un " fils de ", sauf lorsque le talent est là. Et ici, c'est lourdement le cas.

    Je connaissais déjà Nicolas Bedos pour avoir vu sa pièce, " Le voyage de Victor " avec Guy Bedos et Macha Méril. Ce qui m'avait frappé, c'était la générosité de l'écriture, son besoin d'amour à donner ( et probablement à recevoir ).

    J'avais déjà vu ses interventions culottées face à des invités médusés qui riaient jaune pour notre plus grand bonheur.

    Hier soir, ce bonheur s'est accentué : Bedos fils tapant sur Bedos père fut  un grand moment de télévision. On ne peut que saluer une famille avec un tel talent, même si, parait-il, la grand mère n'était pas exemplaire.

    Mais comme on aimerait revoir de nouveau le duo Guy Bedos-Marthe Villalonga, duo devenu mythique pour tous les cinéphiles. Et si Nicolas écrivait une pièce pour eux ?

     

     

     

  • LA BELLE DE MEXICO , DVD avec SARA MONTIEL

    sara montiel,sarita montiel,dvd,mexico,mv production,donde el circulo se terminaBelle initiative, pour tous les cinéphiles, que celle de MV PRODUCTION, qui lance une nouvelle collection de DVD. En attendant d'autres raretés avec Carlos GARDEL ou le chef d'oeuvre russe "Le 41eme", le site propose à la vente un film mexicain d'une grande rareté.

    Le premier bijou de la collection est LA BELLE DE MEXICO, un film noir des années 50 réalisé par Alfredo B. CREVENNA, cinéaste méconnu en France qui à fui le nazisme pour se réfugier au Mexique dans les années 30.

    Grâce à une restauration très soignée ( l'image et le son sont impeccables ) on peut apprécier les nuances d'un noir et blanc extrêmement travaillé, à l'image des films de Emilio FERNANDEZ ou de Luis BUNUEL dans sa période mexicaine.

    Polar parfaitement réussi avec sa dose de trahisons, de meurtres et d'amours déçues, ce film est une réelle découverte. J'ai lu sur le net qu'on se rapprochait du de Billy WILDER de "Assurance sur la mort", et c'est vrai. Sans tomber dans le stéréotype, tous les ingrédients y sont : le suspense, les personnages à l'âme noire, le drame qui déferle sur les héros comme un tsunami que rien ne peut arrêter. Ce film mérite vraiment un détour de cinéphile.

    Dans le rôle principal, une Sara MONTIEL totalement imprévue, sortie tout droit de "Véra Cruz", et n'ayant pas encore entamé la carrière espagnole qui fit sa gloire avec des mélodrames où elle chantait à profusion. Les rôles auxquels elle nous avait habitués ( une chanteuse qui traverse bien des malheurs ) volent en éclat pour laisser la place à une vamp déterminée et machiavélique, cousine de la Barbara STANWYCK de ces années là. Elle est absolument sublîme de beauté et de talent.

    Raul RAMIREZ, séduisant play boy du cinéma latino-américain qu'on a pu voir dans "La mort en ce jardin " de Bunuel, est également une découverte, dans le rôle de l'amoureux vaincu et pris au piège de la diabolique Sara.

    Renseignements pris, on ne trouve ce film en vente que sur le site les mythes du cinema pour l'instant, une diffusion à grande échelle n'étant prévue que dans quelques mois, lorsque plusieurs DVD de la collection pourront être mis sur le marché simultanément.

    En attendant les mythes du cinema le propose à la vente, parallèlement à des affiches de films, des livres dédicacés et de multiples objets pouvant interesser les passionnés du cinéma.