PATRICIA KAAS le calvaire d'une femme perdue
Il y avait, dans les années 40 et 50, une vogue des grands mélos en France et surtout en Italie. Ces films racontaient les amours tragiquement éprouvées par le destin d'hommes et de femmes, avec, en prime, la menace de perdre un enfant en bas âge. "Les enfants nous regardent", " Foyer perdu", " Mere coupable ", "La femme perdue", " Le péché d'une mère", " Le calvaire d'une courtisane ", " Le mensonge d'une mère", etc... On ne compte plus les bons ou mauvais films qui firent les beaux soirs du samedi au cinéma.
La nouvelle vague vint balayer ce cinéma tombé aujourd'hui en désuétude.
Et voilà que France3 renoue cette semaine avec le genre, en nous proposant " Assassinée " du talentueux Thierry Binisti. Si les poncifs du mélo sont évités pour accorder une large part à une histoire solidement écrite et formidablement bien filmée, l'émotion est probablement identique à celle qu'éprouvaient les spectateurs des années 50.
Dans le rôle principal, la chanteuse Patricia Kaas, exceptionnelle, bouleversante, douloureusement vraie. On l'avait un peu perdue de vue. On la disait star en Russie, résidente Suisse, bref on pensait qu'elle avait tourné le dos à la France, à moins que ce ne soit l'inverse.
Le film de Thierry Binisti vient réparer cette aberration. Il y a quelques années, le cinéaste Stanley Donen voulut faire tourner Patricia Kaas en vedette, tout comme il fit tourner Grégory Peck, Gene Kelly, Sophia Loren ou Audrey Hepburn . Mais le film ne put se monter. En voyant le résultat auquel est parvenu Thierry Binisti on comprend pourquoi Stanley Donen , dont le flair était infaillible, voulut tenter l'expérience.
Espérons que d'autres réalisateurs retiendront la leçon, et qu'ils ouvriront une voie royale à la splendide Patricia Kaas, entourée dans ce téléfilm par des acteurs tous impeccables.