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  • JEAN GAVEN, LE DERNIER DES GEANTS

    Avec Jean Gaven, décédé en ce début de mai 2014, s'en va le dernier des géants d'une race d'acteurs désormais disparue, celle des grands seconds rôles.

    Comme Julien Carette, Noel Roquevert ou Paulette Dubost, Jean Gaven était adoré du public. A lui seul, son nom sur une affiche de cinéma rendait le film plus attractif.

    Après une figuration dans les "Enfants du Paradis", il débute au cinéma en 1945 dans "Les cadets de l'océan". Dès lors les rôles vont se succéder pour ce séducteur sportif et sympathique qui fait se pâmer les spectatrices de l'hexagone : "L'assassin n'est pas coupable " avec Jules Berry, "Histoire de chanter" avec Luis Mariano, "Demain nous divorçons" avec Sophie Desmarets, " Le boulanger de Valorgue" avec Fernandel. Autant de comédies légères qui vont œuvrer pour sa popularité. D'autant plus que parallèlement, il se consacre abondamment au Théâtre et même à l'Opérette.

    Les années 50 le hisseront aux côtés des plus grandes stars du moment : Michèle Morgan, Eric Von Stroheim, Simone Signoret, Claudine Dupuis, Marina Vlady, mais c'est "La loi des rues " avec Jean-Louis Trintignant et "Si tous les gars du monde", deux films de 1956 qui lui offriront ses meilleurs rôles.

    Un instant, il frôle le vedettariat en tournant en tête d'affiche dans des films exotiques, "La riviere des trois jonques" et "Les aventuriers du Mékong". Les films ne sont pas très bons et l'expérience restera sans lendemain, sauf sur un plan privé puisqu'il épousera la fracassante et superbe Dominique Wilms, star des deux films en question, qui abandonnera très vite le métier pour se consacrer à lui et à la restauration d'objets d'art.

    Alternant cinéma et théâtre sans discontinuer, il poursuit sa carrière les années suivantes en tournant également pour la télévision, notamment le célèbre "Maurin des Maures", feuilleton mythique du petit écran.

    Au cinéma, ses amis René Clément et Georges Lautner lui font tourner "Le Passager de la Pluie" et "Le Pacha" où il est l'adjoint de Gabin. Les autres films seront moins marquants, mais il restera jusqu'à la fin des années 90 en activité.

    Cette dernière année aura été très dure pour lui, mais il a lutté contre la maladie avec un courage remarquable, soutenu par sa fidèle Dominique Wilms qui l'a accompagné jusqu'au bout.