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FRANCOIS HOLLANDE ET LES SOCIALISTES PIEDS-NOIRS

Le 17 octobre, Francois Hollande a rendu hommage, à juste titre, aux manifestants algériens tués ou blessés par les forces de l'ordre Françaises. Les médias français ont accordé une large audience aux évenements qui se sont déroulés durant cette sinistre nuit.

Mais cela ne doit masquer en rien ce qui s'est déroulé à Oran, et qui fut bien pire, le 5 juillet 1962. Ce jour là, soit cinq jours après l'indépendance, alors que la guerre était ô combien terminée, des bandes armées se sont ruées sur tous les Européens de la ville pour les massacrer ou les enlever. Les chiffres avancés oscillent autour de 2000 morts et disparus. Ce qui n'a pas empêché De Gaulle de dire " Tout se passe bien en Algérie, à part quelques enlèvements". Cette affirmation honteuse et lâche masque depuis 50 ans la réalité de l'Histoire.

Les pieds-noirs attendaient de Francois Hollande, à la suite du geste qu'il a eu envers les victimes du 17 octobre 1961, qu'il ait aussi une pensée pour les victimes du 5 juillet 1962. Ces européens, qui n'étaient pas responsables des horreurs commises par les militaires français ont été massacrés, éventrés, pendus, torturés ou enlevés. Certains d'entre eux étaient socialistes ou communistes. ( Les pieds-noirs avaient en Algérie leur journal communiste "Oran Républicain"). Le silence de Francois Hollande atteint leurs descendants ou les survivants au plus profond d'eux mêmes. Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures. Les hommages doivent être rendus à tous , sans exception.

De son côté Bertrand Delanoe, si friand en plaques commémoratives ( il existe désormais à Paris "La place des accords d'Evian, fin de la guerre d'Algérie", d'une dérision ridicule alors que la Guerre d'Algérie a atteint son plus haut niveau de massacre après ces accords, et une autre plaque en hommage aux victimes du 17 octobre 1961. ) Mais Bertrand Delanoe se garde bien de demander à ses homologues Algériens de faire un geste similaire. Comme s'il était normal que des Français soit tués en Algérie après l'Indépendance. Il n'y a pas d'un côté des victimes à honorer, et de l'autre des victimes à mépriser, comme semblent le penser certains hommes politiques. Il y a des victimes de la bêtise humaine de part et d'autre, et il n'y a pas de bon ou mauvais côté en matiere de barbarie.

Des mails circulent, de plus en plus nombreux sur le net, pour inciter les socialistes pieds-noirs à s'abstenir au premier tour. Cela représente un potentiel de voix énorme, et ce silence à leur sujet finit par être préjudiciable au candidat Hollande,  les mails s'accélèrant de plus en plus. Il est temps que François Hollande dise deux mots à ce sujet.

Les pieds noirs sont en effet ulcérés de voir que seule Marine Le Pen, en qui ils ne se reconnaissent pas, essaie de les récupérer et sème le doute quant à leur mentalité.

En cette période abondante en films, livres et autres supports relatifs à la guerre d'Algérie, il est temps de dire la vérité, toute la vérité. Nos dirigeants ne peuvent qu'y gagner.

Voir plus bas un article concernant un livre en 3 volumes paru sur ce sujet, suivi de photos.  

Le massacre d'Oran


L'épisode le plus dramatique de la guerre d'Algérie a lieu à Oran le 5 juillet 1962, le jour même de la proclamation officielle de l'indépendance algérienne et deux jours après son indépendance effective.

Cette grande ville de la côte occidentale (400.000 habitants) était la seule à majorité européenne pendant la période coloniale. De nombreux pieds-noirs y étaient encore présents au lendemain de l'indépendance. D'autres, fuyant le bled (la campagne), s'y étaient installés dans l'attente d'un hypothétique exode.

Une ville sous tension

Du 1er juillet, date du vote de l’indépendance jusqu’au 4, il n’y a en ville que quelques défilés de voitures surchargées de musulmans, hommes et femmes hurlant des slogans et des you-you, plutôt bon enfant… Le 5 juillet 1962, la radio donne l'ordre aux habitants d’ouvrir les magasins, les bureaux et de reprendre le travail.

Mais dès le matin, une foule déferle des quartiers arabes vers les quartiers européens, de la place Kargentah vers la Place d’Armes, «pour un défilé pacifique». La plupart des manifestants n'en sont pas moins armés. À 11 heures, un coup de feu retentit sur la place d’Armes, un signal sans doute. Des cris jaillissent : «L’OAS, c’est l’OAS qui nous tire dessus !» Assertion invraisemblable car nul n'aurait été assez fou pour provoquer ainsi une foule déjà surexcitée.

C'est le début d'un carnage : une chasse à l’Européen commence, sauvage, systématique, dans toute la ville. On égorge, on tue au revolver ou à la mitraillette, on prend des rues en enfilade, tuant tout ce qui bouge, on pénètre dans les restaurants, les magasins, les appartements, assassinant les pauvres gens avec des raffinements de cruauté, arrachant des yeux, coupant des membres.

Les auxiliaires de l'armée algérienne, les ATO, emmènent les Européens prisonniers par longs cortèges vers le commissariat central où ils sont battus et tués, ou vers le Petit Lac, ou vers la Ville Nouvelle. Pourtant, dans cette folie sanguinaire, des musulmans sauvent des Européens, d’autres font délivrer des prisonniers.

Le général Joseph Katz, qui commande les 18.000 soldats français encore à Oran, téléphone au président Charles de Gaulle pour l’informer de l’ampleur du massacre. «Ne bougez pas !» lui est-il répondu. Les soldats restent dans les casernes.

La tuerie dure près de six heures. Lorsque, à 17 heures, les gendarmes français sortent enfin dans la rue, le calme revient aussitôt. Les cadavres jonchent la ville, on en trouve pendus aux crocs des bouchers, dans des poubelles… Dans la chaleur de juillet, la puanteur est horrible. Soldats français et algériens déversent par camions les cadavres dans le Petit Lac et les couvrent de chaux vive. Nul ne sait le bilan exact du massacre.

On parle dans les semaines qui suivent de plusieurs centaines de morts. Les représentants des pieds-noirs évoquent le chiffre de 2.000 non compris quelques centaines de disparus… Des disparus qui seront signalés plus tard dans les mines de l’Algérie, dans des prisons, des maisons closes et des bars à soldats...

André Larané.

D'après Geneviève de Ternant, L'agonie d'Oran (3 volumes), édition Gandini, Nice, 2001

ORAN_5_juillet_1962.jpg

Commentaires

  • Effectivement, tout cela est tristement vrai pour le vieux pied-noir que je suis, et qui a vécu cette journée : je dois ma survie à mon épicier arabe qui est venu me prévenir et qui m'a caché chez lui. Les autres habitants de l'immeuble, une infirmière et son mari instituteur, un libraire et son épouse n'ont pas eu cette chance et ont disparu. Mais en tant que socialiste, je ferai mon devoir : voter, c'est aussi choisir ce qu'il y a de moins moche et Mr Hollande changera peut-être la France corrompue dans laquelle nous vivons.

  • Sarkozy a été plus malin que Hollande : il n' a rendu hommage à personne et donc ne doit rien à personne. Hollande est piégé : ayant rendu hommage aux uns, il doit rendre hommage aux autres. Moi je ne voterai pour personne : puisqu'on nous oublie, je vais les oublier aussi. Je ne vais pas me déranger pour des gens qui nous méprisent. A moins qu'un candidat ne promette de commémorer le massacre du 5 juillet 62 à Oran. Auquel cas je voterai pour lui. Sinon, passez votre chemin messieurs les politiques...

    alain

    ps : je suis sans nouvelles de mon frère et de ma belle-soeur depuis ce jour. et je n'ai reçu aucune aide pour faire des recherches. tout est resté dans le flou depuis 50 ans.

  • Si des PN. attendaient de F.Hollande qu'ils reconnaissent le massacre du 5 juillet comme il a salué les victimes du 17 octobre ,c'est qu'ils n'ont rien compris au film.

  • je suis née en 56, je suis partie d'algerie à l'age de 5/6 ans ; par 2 fois je me suis fait "casser la figure" parce que j'etais pieds noirs et je n'en veux à personne pour cela
    j'ai assez de recul poiur comprendre et admettre que le peuple algerien se devait de retrouver sa liberte mai je vous rapelle que DE GAULLE a crier algerie franciase que les pieds noirs y ont cru
    je ne comprend pas pourquoi on deterre cette vielle guerre qui remonte à maintenat 50 ans , comme dans toute guerre il y a eu des extremistes et des atrocites des 2 cotes ,dans la bible comme dans le coran on parle de pardon , arretons de chercher des responsables ,
    quel but politique poursuivent nos politiques en reaminant de vielles haines ???

  • Réponse à Feral : il ne s'agit pas de ruminer de vieilles haines, il s'agit de rendre justice à la communauté pied-noir qui a été injustement jugée par des historiens empressés d'adherer aux bonnes consciences à la mode. L'histoire ne rumine rien, elle informe. Ce n'est pas parceque la majorité de pieds noirs ayant vécu en Algérie est décédée que nous devons les oublier. Pas plus que nous ne devons oublier que De Gaulle s'est conduit comme un monstre durant toute cette période. Les pieds noirs étaient en immense majorité des gens bien. Même les algériens le reconnaissent. Alors pourquoi pas nous ?

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